L’e-commerce introduit une explosion et une erraticité des volumes de commandes à préparer. En prise directe avec les clients, les entrepôts conçus initialement pour délivrer des magasins en palettes et en colis dans des délais maîtrisés et anticipés, doivent s’adapter à cette nouvelle donne.
Pour Bruno Hérard, Directeur chez DIAGMA, il faut commencer par analyser le carnet de commandes du client pour adapter ses systèmes à la bonne flexibilité (plus de prises du même produit, plus de prises par ligne …). Selon lui, les solutions d’automatisation ne sont plus incompatibles avec la flexibilité. Au contraire, en s’adaptant au e-commerce, ces systèmes ont beaucoup progressé en se composant de briques plus souples et en se dotant d’un meilleur pilotage informatique.
UN MIX DE SOLUTIONS PILOTEES PAR UN WCS
En outre, l’e-commerce qui porte sur des produits aux comportements différents (long tail, produits à forte rotation …) pousse à industrialiser l’assemblage de diverses solutions. La nouveauté étant que le pilotage s’effectue davantage via un WCS (Warehouse Control System) maître : une brique jouant les chefs d’orchestre de différents outils.
LE MOTEUR RH
Selon Bruno Hérard, si le ROI et la productivité étaient les premiers moteurs qui poussaient les entreprises à automatiser leurs entrepôts, l’incapacité à trouver les ressources humaines devient à présent un critère de préoccupation majeur. Ainsi, l’ergonomie des postes de travail est mieux prise en considération afin d’attirer les opérateurs. Travailler dans de meilleures conditions vise en effet à fidéliser les équipes et à réduire le nombre d’intérimaires pour faire face aux pics d’activité.
REDUIRE L’EMPREINTE CARBONE
L’automatisation tend à se démocratiser en entrant chez des sociétés du middle market, le Directeur chez DIAGMA estime qu’il y a encore une taille critique à atteindre pour compenser de tels investissements. Interrogé sur la prise en compte de l’empreinte environnementale dans les entrepôts automatisés desservant du e-commerce, Bruno Hérard souligne les progrès en matière de réduction de la consommation d’énergie des solutions de mécanisation, qu’il estime à -15%. De plus, il évoque une vraie tendance de fond qu’il observe : la volonté de faire évoluer les installations existantes pour réduire son bilan carbone (60 à 70% résidant dans la construction des bâtiments d’entreposage).
ET DEMAIN ?
Va-t-on vers des entrepôts tout automatisés ? Cela suppose une standardisation des produits et une amélioration des capacités de préhension des robots. On n’y est donc pas encore… Quant aux entrepôts automatisés de proximité, « s’il y a un foisonnement d’idées aux Etats Unis à travers des starts up, des réflexions en Europe au niveau de la logistique urbaine et des débuts prometteurs en France avec les drives, la page reste à écrire dans ce domaine », selon notre expert.
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