EXTERNALISER SA LOGISTIQUE E-COMMERCE ?

Léandre Boulez, Associé de DIAGMA, a exposé ses convictions lors d’une table ronde organisée par Supply Chain Village, sur la pertinence ou pas de sous-traiter tout ou partie de sa logistique e-commerce. Il a également souligné les points de vigilance quant au choix d’un prestataire logistique adapté à l’externalisation.

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« Externaliser la logistique du e-commerce, oui, mais avec qui ? », tel était le thème de la table ronde organisée par Supply Chain Village le mercredi 28 septembre 2022 et à laquelle Léandre Boulez, Associé de DIAGMA a participé. Résumé ci-dessous de ses interventions …

Un savoir-faire spécifique

La logistique du e-commerce présente des caractéristiques particulières : préparation de commandes à l’unité, emballage et personnalisation des colis, expédition et suivi des colis, logistique des retours …  « La particularité de la logistique du e-commerce est d’une part de manipuler et d’expédier des unités consommateurs au lieu de palettes et de colis.  Et d’autre part, un besoin de vitesse et de réactivité pour desservir une masse de clients en direct » , souligne Léandre Boulez, Associé de DIAGMA. Et de poursuivre :   « Il faut distinguer deux types de situations : les commerçants traditionnels qui lancent une activité e-commerce en plus de leurs boutiques, et les Pure Players e-commerce ». 

Des bonnes raisons de sous-traiter sa logistique e-commerce

« Qu’est-ce qui amène les donneurs d’ordre à externaliser leur logistique e-commerce plutôt que de  la gérer eux-mêmes ? », lance Jean Damiens. Pour Léandre Boulez, la situation antérieure du donneur d’ordre est déterminante. « Les commerçants qui ont une logistique pour leurs boutiques, qu’elle soit prestée ou en propre, tendent à intégrer l’activité e-commerce à leur logistique. Mais par rapport à la manière de préparer, certains peuvent être amenés à traiter cette activité à part, par exemple dans des Dark Stores. La capacité des sites et le type de produits traités (ex : agroalimentaire) peut aussi jouer un rôle. A l’inverse, certaines logistiques comme celle du textile ou de la pharmacie, qui préparent déjà à l’unité, peuvent mutualiser leurs logistiques » , explique l’associé de DIAGMA.

Des avantages de l’externalisation pour les pure players débutants

Autant d’opérations qui exigent savoir-faire et professionnalisme. C’est une des raisons pour lesquelles certains e-commerçants choisissent de sous-traiter cette logistique à des prestataires spécialisés. C’est un moyen pour eux souvent de se concentrer davantage sur la partie commerciale et marketing. « Les purs e-commerçants qui lancent leur activité, ne peuvent pas tout faire à la fois. Il est pertinent pour eux de déléguer la prestation logistique pour gérer les variations d’activité, réduire le temps consacré à cette activité et bénéficier de la mutualisation avec d’autres clients … par rapport à une courbe d’apprentissage trop longue » , confirme Léandre Boulez.

Externaliser pour mécaniser ?

La mécanisation pousse-t-elle à  externaliser sa logistique e-commerce ? « La plupart des outils mécanisés sont intégrés par des donneurs d’ordre exploitant pour eux-mêmes sur une logique de long terme » , observe Léandre Boulez, illustrant son propos par l’exemple des longues phases de test d’Exotec lors de son démarrage chez C-Discount. « Une limite du prestataire peut être que le temps de contractualisation n’est pas toujours compatible avec la durée d’investissement dans la mécanisation. Mais c’est en train de changer avec les petits robots autonomes », nuance l’associé de DIAGMA.  Par ailleurs, « pas mal de prestataires (ex : LOG’S, Deret, C-LOG …) ont une infrastructure multiclients qui s’appuie sur une technologie (trieurs à sachets, robots …). Cela fonctionne très bien pour les petits donneurs d’ordres qui bénéficient à plein de l’effet de mutualisation » .

Jusqu’où externaliser  

« Quand l’activité logistique e-commerce commence à représenter 10.000 à 15.000 m2 et plus, avec un environnement spécialisé pour un seul client, la prise de risque devient supérieure pour le prestataire. C’est là que cela devient plus compliqué. Quant aux acteurs qui ont internalisé, pour maîtriser une activité stratégique, ils sont très gros et peu nombreux. Mais ils ont un poids relatif important sur le marché » , analyse Léandre Boulez.

Se comprendre finement et sur la durée

Et de prévenir : «  Quand on est en dédié, il fait être clair sur avec qui on se marie et sur les termes du contrat ». Il insiste en effet sur la nécessité pour le donneur d’ordre et son prestataire logistique de se comprendre finement et sur la durée. Car l’e-commerce évoluant très vite et sans cesse, il faut s’assurer de rester sur la même longueur d’onde au fil du temps.  « On voit des prestataires qui s’embourbent dans leur relation avec leur donneur d’ordre, faute de se comprendre » , ajoute-t-il.

Un marché suffisamment riche en France

Léandre Boulez estime que le marché français dispose d’une  offre suffisante avec au global 15 à 20 prestataires logistiques spécialisés en e-commerce. « Comme ils ont investi sur différentes positions de marché (ex : habillement pour C-LOG), on trouve plutôt sur chaque appel d’offres 5 à 6 prestataires fortement  pertinents » , évalue l’expert.

La croissance de l’omnicanalité

« Le défi du e-commerce est clairement l’omnicanal par rapport aux réseaux de magasins qui ajoutent du e-commerce. Dans certains réseaux, le gros du stock est dans les boutiques, pas dans l’entrepôt. Donc servir les clients du e-commerce depuis les points de vente est une vraie tendance. Ce qui est une manière d’internaliser sa logistique, puisqu’on prépare les commandes dans les magasins » , pointe Léandre Boulez.

Ce qui pose aussi le sujet de l’évolution des points ventes, mais ca c’est une autre histoire …

 

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