AGV & ROBOTS : LES LOGICIELS DE PILOTAGE FERONT LA DIFFERENCE

Développés initialement dans l’industrie pour déplacer automatiquement des charges lourdes, les AGV (Automated Guided Vehicules ou chariots autoguidés) se sont peu à peu affranchis de leurs chemins filoguidés pour un guidage laser plus ouvert. Ils se sont aussi développés dans les entrepôts, que ce soit pour accompagner les opérateurs dans la préparation de commandes ou leur amener les étagères où prélever les produits. Demain, les systèmes d’information qui les pilotent feront la différence entre les solutions dans leur capacité à les rendre plus performants. Hugues Doligez, Senior Manager et François Rochet, Associé de DIAGMA, ont partagé leur point de vue dans le dossier AGV publié par Supply Chain Magazine dans son numéro de mars.

Les AGV (Automated Guided Vehicles) ne datent pas d’hier. « Il y a 20 ans, on utilisait déjà des AGV pour de la manutention sur de longues distances cadrées entre deux points prédéfinis », rappelle Hugues Doligez, Senior Manager chez DIAGMA. Progressivement, les AGV se sont déployés et ont enrichi leurs fonctions.  « Au-delà des distances à parcourir, les chariots automatisés sont devenus capables de réaliser des opérations de manutention, et ce également en hauteur », explique Hugues Doligez. Des chariots préparateurs de commandes ont aussi pu être automatisés : « Ces chariots qui suivent les préparateurs sont particulièrement pertinents lorsque l’opérateur doit s’arrêter très régulièrement à beaucoup d’emplacements comme dans la grande distribution. Il n’a ainsi pas besoin de monter et descendre en permanence de son engin », commente Hugues Doligez.

Interrogé sur sa vision du marché, François Rochet distingue quant à lui deux grandes catégories de robots AGV : « Ceux qui évoluent dans un périmètre fermé qui ne se mélangent pas avec les opérateurs et ceux qui évoluent en milieu ouvert. La question centrale est la cohabitation avec les hommes. Les normes européennes sont extrêmement strictes en matière de sécurité et la plupart des systèmes de type AGV évoluent dans des milieux fermés (Exotec, Scallog, Amazon Robotics…). Il existe encore peu d’installations sur le marché avec des flottes conséquentes d’AGV circulant au milieu des êtres humains ».

Installer des AGV à bon escient

A propos des gains que les AGV feraient réaliser par rapport aux convoyeurs, Hugues Doligez se veut nuancé : « Avec des AGV, on gagne au niveau de l’empreinte, de la flexibilité et de l’agilité par rapport à un convoyeur dont l’installation est plus structurante au niveau des flux, des passages … Mais la surface utilisée reste à peu près la même. Par ailleurs, un convoyeur est généralement moins cher qu’une batterie d’AGV ».

« Lorsque nous analysons les dossiers pour la mise en place d’AGV, nous observons que les ROI de tels systèmes sont relativement longs et ne s’appliquent que dans des entrepôts fonctionnant a minima en 2*8, idéalement en 3*8, 4*8 ou 5*8. Le coût fixe d’installation d’un AGV ne se rentabilise qu’à condition d’un fort volume d’activité étalé dans des plages horaires très larges. Sachant que les AGV restent moins souples et circulent plus lentement qu’un chariot avec un conducteur », observe François Rochet, Associé de DIAGMA.

Et demain, qu’est-ce qui fera la différence entre les solutions ?

Les AGV ont ainsi leur place au milieu des autres solutions de mécanisation et d’automatisation d’entrepôts.

 » Quand nous concevons un entrepôt avec nos clients, nous recherchons une cohérence globale qui peut intégrer des AGV, qu’ils fassent partie de solutions intralogistiques (de type Scallog, Exotec…), qu’ils soient des chariots de manutention autonomes ou des véhicules de transport inter zones« , souligne Hugues Doligez.

Et les sites les plus performants reposeront sur le bon mix de solutions, ainsi que sur la capacité des systèmes d’information à coordonner leur fonctionnement de manière optimale. « Au-delà de la partie visible (le robot), le nerf de la guerre de demain est avant tout le soft permettant le pilotage. C’est l’agilité proposée par le soft et sa capacité à gérer la complexité qui fera la différence entre les solutions. Je crois par ailleurs qu’à l’avenir il y aura des communications directes entre les robots et d’autres installations de l’entrepôt sans que l’information ait besoin de repasser par une couche supérieure de type WCS, WMS ou ERP », prévoit François Rochet

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