Lors d’un webinaire organisé le 1er avril 2021, François Rochet, Associé de DIAGMA a partagé son expertise de 30 ans de logistique de la vente à distance puis du e-commerce à travers 10 recommandations pour réussir dans ce métier spécifique. Patrick Lecomte, Head of E-com & Retail Supply Chain (direct to consumers channels) – EMEA de l’OREAL, a cautionné ses propos à travers son expérience d’un appel d’offres mené avec DIAGMA qui a conduit l’enseigne de luxe à sous-traiter sa logistique à BSL (Bretagne Service Logistique).
REPLAY WEBINAIRE « 10 secrets d’une e-logistique performante »
Pourquoi cette présentation des 10 secrets d’une e-logistique performante ? Pour François Rochet, Associé de Diagma, la rentabilité du e-commerce dépend de la performance de la logistique mise en œuvre. Il rappelle en effet que les pionniers ont perdu beaucoup d’argent avant de trouver une organisation performante et rentable. Pour lui, la partie physique de la livraison au client est fondamentale pour définir une logistique adaptée. Ce qui est d’autant plus crucial dans le contexte d’explosion actuelle du e-commerce, composante majeure du commerce omnicanal.
Les 10 secrets d’une logistique e-commerce performante selon François Rochet, Associé de DIAGMA
1. Retail et e-commerce sont 2 métiers très différents
Pour François Rochet, une différence fondamentale oppose Retail et e-commerce. Réussir dans le Retail consiste principalement à renouveler efficacement ses stocks pour satisfaire le client en assurant la disponibilité produits en magasins. Tandis que l’e-commerce suppose de réaliser une prestation face à un client volatile et dont les exigences sont croissantes. « On peut être très bon en logistique « Retail » et mauvais en « e-commerce ». L’e-commerce nécessite d’intégrer le comportement d’achat« , souligne l’Associé de DIAGMA.
2. Un entrepôt e-commerce est avant tout un métier RH
Face aux fluctuations de commandes saisonnières, au sein de la semaine, lors d’événements (Noël, fête des Mères, soldes …), adapter les ressources en personnel est un vrai métier. Annualiser le temps de travail, anticiper suffisamment pour respecter les délais de prévenance et minimiser le recourt à l’interim sont des plus.
3. Enorme impact des décisions commerciales & marketing sur l’entrepôt
Les promotions, les frais de ports offerts, le lancement d’une nouvelle gamme, les soles … ont d’énormes répercussions sur les activités de l’entrepôt. Adapter la charge, l’implantation picking, les horaires … sera d’autant plus facile qi cela est prévu et coordonné entre les services.
4. Chaque geste compte car répété une multitude de fois
Préparer des commandes e-commerce est avant tout répéter des gestes unitaires une multitude de fois : déplacement, identification d’un emplacement ou d’un produit, saisie d’un article, d’un bac, d’un emballage, etc. Chaque geste ne prend que quelques secondes. Mais à titre d’exemple, pour 1.000 commandes par jour comprenant chacune 3,5 lignes, plus de 55.000 gestes unitaires par jour sont réalisés !!!
5. Choisir les bons processus
« L’optimisation d’un tout n’est pas forcement l’optimisation de chacun des maillons de la chaîne« , prévient François Rochet. De plus, favoriser le processus de ramasse et de consolidation ne s’avère pas systématiquement la meilleure solution.
6. Pour être performant, il faut un système d’information (très) agile
Selon l’Associé de DIAGMA, le système d’information doit garantir quelques fonctions essentielles comme :
- l’intégration temps réel des commandes clients
- la séparation des commandes mono-ligne des multi-lignes
- le cross dock à la commande en réception
- le pick and pack
- des emplacements picking multi-références
- la possibilité d’avoir une référence en picking multi-emplacements
- le rangement en mode déclaratif et le stockage en mode chaotique
« La résilience et la méthode agile sont les clefs d’une organisation informatique adaptée au e-commerce », résume François Rochet.
7. L’ordonnancement : une fonction vitale
Souvent sous-estimé, l’ordonnancement est une fonction clef de la bonne marche de l’entrepôt. « Un mauvais ordonnancement des commandes peut « tuer » un entrepôt« , illustre François Rochet. Selon lui, bien ordonnancer repose généralement sur des algorithmes subtiles pour diminuer les trajets, calculer les bonnes vagues, s’adapter à la charge, etc. En outre, l’ordonnancement doit être adapté aux types de commandes et de produits (cosmétiques, textile, jouets …). De même, un ordonnancement optimal le matin (massification) ne le sera pas forcement en fin de journée avant le départ de camions. Il faut donc aussi le modifier dans la journée. « Pour construire un ordonnancement performant, il est important de partir d’une bonne analyse du portefeuille de commandes« , conseille François Rochet.
8. Être à proximité d’un hub est un atout considérable pour un cut off tardif
François Rochet souligne la différence entre les réseaux de livraison Retail et e-commerce : » Les réseaux de distribution e-commerce sont spécifiques et ne peuvent être comparés aux réseaux Retail. Un réseau Retail s’appuie que une grille de prix basée sur le couple département/poids. Tandis qu’un réseau e-commerce domicile dépend d’un tarif toute France (ou tout pays) pour les livraisons de moins de 30 kg ». D’où l’importance en e-commerce d’être proche des points d’injection des réseaux et d’avoir les volumes suffisants pour faire des injections directes sur les autres pays (européens entre autres).
9. Une mécanisation raisonnée et surtout résiliente & agile
La mécanisation des opérations en entrepôt est un moyen de gagner en performance. Il faut toutefois suivre quelques recommandations pour éviter les écueils. Ainsi, établir une « base line » sans mécanisation et comparer toute mécanisation à cette base line est un bon moyen de dégager des gains rapides et d’éviter de se lancer dans un projet coûteux et inutile. En effet, la mécanisation n’est pas une solution miracle et peut conduire à des échecs onéreux. Attention aux retours sur investissements supérieurs à 4 à 5 ans, qui peuvent être engageants au delà des besoins réels. Il vaut mieux privilégier l’agilité et la résilience dans les choix plutôt que des ROI élevés. Par ailleurs, attention aussi aux cadences nominales annoncées par les constructeurs qui ne sont pas le reflet de votre utilisation réelle (pauses, pannes, maintenance …). Il vaut mieux prendre en compte un taux de rendement synthétique de l’ordre de 70 à 80% des ces cadences nominales.
10. Ne pas oublier la gestion des retours
« Le succès d’Amazon et la fidélité de sa clientèle reposent en grande partie sur la qualité exceptionnelle du traitement des retours », soutient François Rochet. Très attendue par les internautes, cette fonction est cependant coûteuse. Il faut donc ne pas la négliger et prendre le temps de bien définir les process pour traiter ses retours. Par exemple : donne-t-on la priorité au picking ou pas ? En outre, instaurer un suivi des retours et de leur qualité de traitement peut être aussi un plus pour éviter des dérives. Sans oublier qu’un mauvais traitement des retours peut conduire à perdre un client pour longtemps (voire définitivement).
François Rochet
Associé de DIAGMA
frochet@diagma.com
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