LA MISSION RSE DU DIRECTEUR SUPPLY CHAIN

Face à la pression environnementale qui s’accentue sur les entreprises et à leur volonté d’agir en conséquence, le Directeur Supply Chain a un rôle de leader et de co-animateur à jouer. Il doit en effet fédérer les énergies pour trouver des solutions à des problématiques intrinsèques à la Supply Chain ou qui l’impactent. En outre, le Directeur Supply Chain doit de plus en plus intégrer l’impact environnemental de la Supply Chain à ses arbitrages, en plus des coûts et de la qualité de service. Ainsi, le Directeur Supply Chain « augmenté » voit son profil s’enrichir d’une sensibilité aux enjeux environnementaux et d’une capacité à gérer de nouveaux risques, en plus de sa force de conviction et de sa capacité à apporter de nouvelles solutions. Le fait de porter ces sujets, certes complexes mais d’une dimension supérieure, devrait contribuer à renforcer sa légitimité dans les entreprises, et l’attractivité de son poste.

REPLAY WEBINAIRE « Enjeux environnementaux : quel rôle pour le Directeur Supply Chain ?

 

 

Elisabeth Auzanneau, Associée DIAGMA et Catherine Choplin, Senior Manager DIAGMA ont exposé leurs convictions sur le rôle du Directeur Supply Chain face aux enjeux environnementaux, dans le cadre de la RSE.

Une pression environnementale qui s’accentue

Pour Elisabeth Auzanneau, face aux enjeux environnementaux et au réchauffement climatique, les entreprises agissent pour protéger la planète, mais aussi se protéger. Ainsi, elles se fixent 4 types d’ambitions pour réduire leur impact environnemental. Les entreprise visent un usage sobre et traçable des ressources naturelles. Elles cherchent aussi à préserver les écosystèmes naturels. Elles veulent minimiser leur impact sur la santé humaine et animale. Et enfin, elles se transforment pour aller vers l’économie circulaire. Par ailleurs,  les menaces liées au réchauffement climatique se confirment chaque jour, y compris en Europe et en France.  Les entreprises doivent appréhender sans déni ces nouveaux risques (sécheresses / inondations, interruptions de la Supply Chain étendue).

Des ambitions environnementales variables selon les filières et les priorités

« D’après notre expérience avec nos clients, les ambitions environnementales se déclinent en général en objectifs mesurables, parfois spécifiques à une filière. Par exemple, la consommation d’eau est un objectif clé affiché par les entreprises du Textile. Tandis que la bien-traitance animale peut davantage  concerner les filières Viande, Luxe, Cosmétique ou Pharmacie, par exemple. D’autres objectifs, comme réduire les émissions de CO2, la consommation d’énergie ou augmenter le recyclage des matières, sont plus communs à l’ensemble des filières », explique Elisabeth Auzanneau.

Réduire les émissions de GES, ambition la plus partagée

Et de poursuivre : « L’objectif environnemental le plus répandu dans les politiques RSE des entreprises concerne les émissions de Gaz à Effet de Serre (GES). Elles disposent en effet à présent de référentiels de mesure largement diffusés (méthode de bilan cabone scopes 1, 2 et 3 de l’ADEME, GHG Protocol, norme ISO 14064…). Mais des difficultés de mesure existent encore sur le scope 3. C’est souvent un défi d’évaluer les émissions de GES liées à l’usage des produits vendus (ex : lavage de T-Shirts ?) », illustre-t-elle.

Deux exemples concrets dans le Retail

S’appuyant sur sa large expérience opérationnelle dans la distribution spécialisée ,  Catherine Choplin liste 3 ambitions majeures des entreprises de ce secteur. Elle atteste que ces sociétés Retail cherchent à réduire leurs émissions de CO2. Elles souhaitent aussi adopter des conditionnements écoresponsables et favoriser la réutilisation / le recyclage des produits finis.

La Senior Manager illustre son propos par un premier exemple. Ainsi, pour réduire le trafic de camions approvisionnant ses grands magasins à Paris,  une enseigne a ouvert une plateforme de regroupement en bordure de la Capitale. Cela a permis de diviser par 4 le nombre de véhicules en circulation dans Paris. De plus, avec des véhicules « propres ».

Autre exemple concernant les emballages de colis e-commerce. Les clients déploraient la profusion d’emballages et l’usage de matières non écoresponsables. Pour ajuster la taille des emballages et supprimer le recours au calage,  les process de préparation de commande ont été revus, et une formeuse de cartons, intégrée. En outre, des pochettes réutilisables jusqu’à 100 fois ont été testées.
Dans les deux cas, la Direction Supply Chain a été force de proposition pour trouver des solutions.

Supply Chain, une zone d’influence plus ou moins étendue

De par sa transversalité, la Supply Chain est concernée par de nombreux enjeux environnementaux. Toutefois, en tant que fonction, elle exerce son contrôle et son influence sur un périmètre plus ou moins étendu selon la maturité de l’entreprise. Souveraine sur sa zone de contrôle, elle a toute latitude par exemple pour décider de modes de transports alternatifs / vertueux ou valoriser les déchets issus de la préparation de colis. En revanche, elle doit composer avec d’autres parties prenantes  pour fixer les délais de livraison client ou la fréquence de livraison fournisseur. De même, la Supply Chain doit influencer d’autres fonctions de l’entreprise, comme le Marketing pour simplifier le portefeuille de produits, ou la R&D, pour créer des produits facile à recycler.
Par ailleurs, toutes les fonctions de l’entreprise évoluent dans un écosystème, qui présente lui-même des contraintes et des opportunités à considérer.

Le Directeur Supply Chain leader et co-animateur

Dans ce contexte, le Directeur Supply Chain est bien un acteur clé de la politique environnementale de son entreprise. Son rôle est double. Il est leader quand il faut activer des leviers de contribution directe (ex : reverse logistics). Il est co-animateur dans les interactions avec les fonctions Marketing, Commerciales, R&D … « Dans tous les cas, il/elle est bien placé(e) pour renforcer l’intelligence collective, utile à la gestion des compromis », estime Elisabeth Auzanneau.

Un profil augmenté

« Dorénavant, le Directeur Supply Chain va devoir décider en intégrant le tryptique coût, qualité de service et environnement« , reprend Catherine Choplin. Si sa mission se complexifie, son profil s’enrichit. Une bonne culture générale des enjeux environnementaux, couplée à sa force de conviction et de proposition, devraient l’aider à apporter des solutions innovantes. Il va aussi devoir apprendre à gérer de nouveaux risques. Au delà de ses connaissances et compétences, sa personnalité fera sans doute la différence. Agitateur d’idées, à l’écoute, le Directeur Supply Chain sera bien placé pour porter les sujets environnementaux dans la concertation. « Intégrer la dimension environnementale dans une démarche volontariste devrait donner encore plus de légitimité au Directeur Supply Chain dans l’entreprise« , estime Catherine Choplin.

Une démarche en 3 étapes pour réussir

L’approche gagnante est celle du progrès continu, même si l’urgence climatique est affirmée. Le Directeur Supply Chain doit d’abord bien appréhender les priorités de la politique environnementale de son entreprise. A cette étape, Diagma peut l’aider à établir des matrice d’impact / contribution de la Supply Chain aux objectifs environnementaux. Nous pouvons aussi cartographier les risques liés au réchauffement climatique.

Ensuite, il faut trouver les leviers à actionner. Là encore, Diagma peut étudier les solutions par domaine (réseau industriel et logistique, pilotage des flux/ gouvernance …), ainsi que les impacts de l’adaptation de facteurs transverses (offre de service, portefeuille produits, …).

Enfin,  il faut  choisir les bons indicateurs environnementaux à suivre et la feuille de route, avec des ambitions raisonnables, pour sécuriser l’aboutissement et les ancrages durables. Diagma peut élaborer les tableaux de bord. Il peut aussi structurer les plans d’action pour montrer les effets positifs et créer un effet d’entraînement.

 

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